lundi 19 septembre 2011

Clin d'oeil sur les Îles

La Création……
Je me suis toujours engottée avec l'histoire de la création enseignée à la petite école. Celle qui raconte que Dieu créa la lumière, sépara le ciel et la mer, créa la terre, créa le soleil et la lune, peupla le ciel et la mer par les oiseaux et les poissons et créa finalement les êtres qui peuplèrent la terre. Que ce soit dans la bible ou le coran ou la mythologie, on s'accorde généralement à dire que ce fut une job de six jours.
 Plus tard, je me suis mieux adonnée avec les gens de sciences qui racontaient que l'univers venait du chaos ce qui a donné lieu à  l'apparition des éléments fondamentaux que sont l'eau, le feu, l'air et la terre et enfin, la naissance de la vie. Mais asteur, ces gens affirment à peu près tous que le fruit de la création achève car deux galaxies, dont la nôtre, celle de la Voie lactée, sont sur le point de se cogner d'aplomb- dans quelques millions d'années- et que le soleil est rendu vieux. Chose certaine, on est vraiment qu'un petit grain de sable sur une petite planète, la terre, dans un petit système, le système solaire, dans la voie lactée, l'une des multiples galaxies de l'univers.
Par ailleurs, l’histoire des Acadiens, celle de leur dispersion, m’a toujours fait frémir et souvent pleurer. Aussi, l'histoire de la création de l'Acadie, telle que vécue par Winnifred, met un peu de baume sur cette tragédie connue par mes ancêtres. La voilà:

« Le Créateur, toujours en quête de grandeur et d'excellence, avait, un de ces jours, déniché un endroit sublime qu'il comptait offrir, au mérite, à un peuple bien précis. Les élus s'y rendirent et s'y installèrent peu à peu, transportés allègrement par le rêve du paradis terrestre. 
Le Malin, jamais bien loin, avait, lui aussi, des projets plein les cornes. Sans tambour ni trompette, il sema la pagaille à tout vent. En très bons cultivateurs qu'ils étaient, les élus récoltaient souvent leur lot d'ennuis sans pour autant perdre leur sourire, ce qui fâcha d'autant plus le Malin. Un beau jour, très laid par ailleurs, le Malin décida d'attrister définitivement les élus en leur arrachant terre et famille et en les éparpillant, tantôt à gauche, tantôt à droite. 
Constatant l'ampleur de ce grand Dérangement, le Créateur se mit à l'ouvrage. Il déposa en chacun des déportés espoir et courage. Puis, il les gratifia d'une joie de vivre que même les plus basses turpitudes du Malin n'allaient savoir ébranler. Mélomane de nature, il alla jusqu'à leur donner en abondance un don certain pour la musique. C'est alors qu'il prit une pause: il s'interrogea brièvement et fut pris d'un immense sourire libérateur, à en faire frissonner son adversaire. Devant ses yeux, son rêve à lui, son but, son accomplissement : un peuple fier, heureux, vivait certes dispersé, mais formait néanmoins un tout. Un peuple fort, habitant un pays sans frontière, un peuple vivant, avec une langue aux milles accents, un peuple florissant, avec une culture inclusive.

Plutôt faraud de son œuvre, il fit alors venir son musicien préféré et lui dit: Winnifred, le temps est venu d'aller en Acadie. Pars, et dresse des ponts entre les communautés. Écoute ce qu'elles ont à te dire. Découvre le passé. Imagine l'avenir, Respecte ceux qui ont combattu, rencontre ceux qui combattent toujours. Et surtout, amuse-toi et mets ton talent au service de la survivance de ton peuple.» 

Les aventures de Winnifred
La grande virée acadienne
Jean-François Gaudet et Hugues Poirier
Production Le vent qui vente


dimanche 3 juillet 2011

Au fil des côtes bretonnes et normandes (1 de 14)

Le sentier des douaniers -GR34- créé en 1791, pour lutter contre la contrebande est, aujourd’hui, un sentier de grande randonnée de 1800 km qui ceinture les côtes de la Bretagne et de la Normandie. Le sentier côtier épouse chaque avancée dans la mer, passe au plus près des falaises, descend vers les criques et les vallons pour remonter sur les caps. Partout, il offre des points de vue et des paysages d’une beauté exceptionnelle. En plus, des paysages marins, la faune et la flore du littoral sont à ce grand rendez-vous de la nature. La lande, faite de bruyère et d’ajoncs, façonnée par le vent, semble être un immense tapis de verdure parsemé de violet, de bleu et de jaune. En fait, le sentier côtier, entre mer et lande, ce n’est pas juste beau; c’est géant. Un chef d’œuvre de la nature.
Trente-sept jours -découpés en une quinzaine d’étapes- à la découverte de la Bretagne et de la Normandie -et aussi de soi- principalement par le sentier des douaniers, pourquoi pas? Cette découverte vous intrigue? Suivez-moi......



Au fil des côtes bretonnes et normandes: Le golfe du Morbihan (2 de 14)

«J’allais une fois encore vers cette Bretagne
 qui m’a très jeune fasciné
qui m’est aimant quand j’en suis loin
 qui m’est douleur quand de trop près
j’en subis la loi inflexible de pierres, de ciels, d’horizons .»
Georges Perros

Au Nord-Ouest de Nantes, une première étape, le golfe du Morbihan, cette mer intérieure d’une centaine de kms carré qui compte plus de trois cents îles et îlots ainsi que de nombreuses criques, plages, pointes et rochers. Le golfe du Mor bihan signifiant «petite mer» en breton s’ouvre, par un étroit passage, - un goulet -.entre Locmariaquer et Port Navalo sur la baie de Quiberon, laquelle fait partie du palmarès des plus belles baies du monde.
L’exploration du golfe se fera, à partir de Locmariaquer, petit village de pêcheurs. De là, nous découvrirons Carnac, l’Île-aux-Moines et Trinité sur mer.

Carnac, un site mégalithique exceptionnel constitué d'alignements de menhirs, de dolmens et d'allées couvertes répartis sur plus de quatre kms. Les alignements de Carnac sont les ensembles mégalithiques les plus célèbres et les plus impressionnants de cette période avec près de 4 000 pierres levées. Ces alignements sont partagés en plusieurs groupes distincts. Ceux du Ménec regroupent 12 rangées convergentes de menhirs qui s’étendent sur plus d’un km. Les pierres les plus grandes atteignent 4 ms de haut; leur hauteur moyenne décroît le long de l’alignement pour atteindre 60 cms de hauteur à la fin. Ce schéma est répété dans les alignements de Kermario. D’autres alignements plus petits parsèment le site, comme ceux de Kerlescan et du Petit Ménec
Nous sommes sans voix devant ces milliers de monuments préhistoriques parfaitement alignés et dressés vers le ciel! Pourquoi? Monuments funéraires, calendriers à ciel ouvert, phénomènes astronomiques, autant d’hypothèses pour expliquer leur présence en ces lieux.

L'Île aux Moines, l’une des nombreuses îles du Golfe, est toute petite. En fait, elle ne mesure que sept kms de long sur cinq de large. Elle a la forme d'une croix et la mer n’est jamais plus qu’à 450 ms quelque soit le point où l’on se retrouve sur l’île. On y accède par traversier à partir du port de Pont Blanc.
L’Île aux Moines est facile à aimer, pour qui est amoureux de la mer et de l’insularité sereine. Tout est douceur, calme et parfum sur cette île : des chemins étroits qui enjambent des mini-vallons et des mini-bois de pins aux noms évocateurs : bois d'amour, bois des soupirs, bois des regrets, une végétation luxuriante à demi sauvage où poussent  fleurs diverses qui tombent en cascades et des petites ruelles qui se croisent au gré des habitations à peu près toutes habillées de blanc et de bleu comme la mer. Dans cette ambiance toute parfumée, les habitants s’y promènent à pied et à vélo.

Au fil des côtes bretonnes et normandes: Quiberon ( 3 de 14)

Quiberon, une péninsule et une longue languette de sable qui s’avancent dans la mer. Au sud, Belle île en mer. Bien sûr, c’est d’abord pour cette île tant rêvée que nous nous rendrons à Quiberon, car c’est de là que part le traversier pour Belle île. Mais chemin faisant, pourquoi ne pas en profiter pour découvrir la Côte sauvage de Quiberon.
Cette côte s'étend sur huit kms depuis le Château Turpault et le sentier des douaniers la longe. La nature dépouillée est rude, austère, ce qui la rend belle. Même par temps calme, les vagues viennent bruyamment se fracasser sur les falaises escarpées pour se briser en écume. Les falaises sont couvertes d'un coussinet d'herbe rase où fleurissent de petites fleurs roses : l'œillet et l'armérie maritime

Belle île en mer, la plus grande et la plus belle île de la Bretagne, comprend quatre communes : Le Palais, Bangor, Locamaria et Sauzon. Belle île, c’est cinq milles habitants l’hiver et cinquante milles l’été mais c’est surtout cent kms de sentier des douaniers, ce qui en fait le paradis des randonneurs. La plupart des personnes rencontrées lors de notre passage y étaient pour le sentier côtier car l’île jouit d’un environnement naturel riche et exceptionnel. Que ce soit à la Pointe des Poulains, propriété muse de la tragédienne Sara Bernhardt ou aux Aiguilles de Port Coton, révélé dans les toiles de Claude Monet ou à Sauzon, petit port de pêche, une même beauté fascinante, des ciels lumineux, des couleurs d’océan changeantes passant du bleu au turquoise et des vallons pleins de charme.
Belle île en mer, c’est aussi l’histoire du peuple acadien qui nous rattrape. Lors de la déportation des Acadiens en 1755, ceux déportés vers l’Europe se sont retrouvés à Belle île après de longs et douloureux séjours dans les ports de Nantes et les prisons de Londres. Les Bellilois de descendance acadienne se souviennent et nous amènent vers ces lieux qui font partie de leur histoire.

Au fil des côtes bretonnes et normandes: Le Finistère (4 de 14)

Douarnenez…encore aujourd’hui, cette cité garde la réputation d’un grand port sardinier. C’est que la sardine a marqué la vie économique, politique et sociale de la cité. C’est de là que nous découvrirons le Finistère sud : Locronan, La pointe du Raz, La Baie des Trépassées et la Pointe de Van. 
Malou, notre hôte, avec son parler local sonore et savoureux, au breton du terroir, nous a partagé, avec tant de générosité, l’histoire de sa ville. Elle nous rappelle que dans la seconde moitié du XIXe siècle, Douarnenez compte 5 000 pêcheurs de sardines et jusqu’à quarante-deux conserveries.  Pendant que les hommes sont en mer, les femmes travaillent à l’usine. Les conditions de travail sont très dures.  De nombreuses luttes sociales sont ainsi nées dans les conserveries et menées par des femmes.  Les Douarnenistes aiment leur réputation de turbulence et d'audace, qu'ils fondent sur leur histoire : ville rouge, communiste dans les années vingt, première ville en France à élire une femme au sein de son conseil municipal et ce, vingt ans avant que ne leur soit accordé  le droit de vote. Les Douarnenistes ont aussi conservé une part de leur âme festive; chaque année, ils célèbrent le Mardi-Gras comme chez-nous dans le temps. Leur devise reste : «Dalc'h Mad - Tiens Bon - » et leur surnom «têtes de sardine». Pas vraiment surprenant!


Cap Sizun, à l’extrémité du Finistère, est un cap rocheux de 72 mètres, en forme de proue, s’avançant dans la mer d’Iroise: c'est un des lieux les plus emblématiques des côtes  granitiques de la Bretagne. Il est classé «Grand site de France». Les lieux les plus connus sont la Pointe du Raz, la Pointe du Van, et, entre ces deux pointes, la Baie des Trépassées. Paysages majestueux et sauvages, paysages de bout du monde, qui imposent le respect et le silence face à la grandeur et à la force de la nature.
«Là sur ce rocher sauvage quand le soleil plonge à l’Occident, lorsque la mer s’élève, gronde, annonce une tempête : esprits sublimes, philosophes profonds, poètes exaltés, venez méditer en silence!»
http://www.la-pointe-du-raz.com/


Locronan, une petite commune de 800 habitants, est classée au titre des «Monuments Historiques» en plus d’être labellisée «Petite Cité de Caractère de Bretagne». et «Plus beau village de France». Elle mérite le détour.
Son nom lui vient de l'ermite Ronan, moine venu d'Irlande au VIe siècle. Elle connaît une certaine prospérité au XIIIe siècle, grâce aux ducs de Bretagne qui vouent une grande dévotion à St Ronan, héritier du culte païen de la fécondité. Mais c’est à partir du XVe siècle avec le commerce de la toile, du lin et du chanvre que la ville connaît une grande prospérité. Les toiles de Locronan voguent alors sur tous les océans. La fin de la navigation à voile et le début de l'industrialisation touchent l'économie de Locronan et le déclin s’amorce. Ce n'est que vers la seconde moitié du XXe que la petite cité médiévale renaît. Cadre idéal pour les tournages cinématographiques, films ou courts-métrages sont tournés aujourd'hui dans ce petit village médiéval , blotti contre le flanc de sa montagne. Locronan dresse fièrement ses maisons de granit gris bleuté au pied de la tour carrée de son église.

Guimiliau, dans le Finistère Nord est, dit-on, le plus imposant enclos paroissial de la Bretagne. Nous avons donc choisi d’y faire un arrêt avant de poursuivre sur les Côtes d’Armor. Et nous sommes arrivées au moment de la récolte des premiers artichauts; c’était jour de fête à Guimiliau et partout dans le village, on servait des artichauts évidemment. 
Mais qu’est-ce qu’un enclos paroissial? C’est un ensemble architectural typiquement breton. Situé au centre du bourg, il est considéré comme sacré par les bretons et est constitué de quatre éléments indissociables : l'entrée monumentale, le calvaire, l'ossuaire et l'église (parfois entourée du cimetière). L'existence des enclos paroissiaux est liée à une histoire : celle de la prospérité économique de la Bretagne aux XVIème et XVIIème siècles. Le calvaire de Guimiliau compte deux cents personnages, représentant différentes scènes de la vie du Christ dont plusieurs en costumes d'époque. 
 

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