Ils sont partis pour la chasse aux loups-marins
Passionnés de mer, de glace et d'aventures
Le danger leur tient lieu de compagnon quotidien,
Comme vent qui siffle dans un mâture.
Ils ont fait profession de foi en la mer
Depuis longtemps, depuis peu, ils l'aiment,
Ils craignent aussi son goût de sel amer,
Qui, si souvent, n'a donné que douleurs et peines.
Pourtant, le jour où ils sont partis
Pas d'adieux, simplement des au revoir
L'anxiété du départ amortie
Ils filaient sur l'onde, comme éphémères sur un miroir.
C'est sans compter sur le gouvernail
Qui allait amorcer cette tragédie
Bloqué à bâbord, il ouvrait un grand portail
Dans les glaces, vers la mort, triste mélodie.
Des gars comme des géants de leur profession
Si grands de savoirs, si petits dans l'univers
De la grande faucheuse, ils ne savent pas la confession
D'avoir leurs vies, comme un bien perçu, en fin d'hiver.
Parents, épouses et six enfants pleurent
Tout le pays acadien baisse les yeux
En peu de temps, ils ont perdu quatre des leurs
Jeunes, beaux et fières, retournés vers leurs aieux.
Racines d'un peuple, cultivateurs génocidés
Par obligation devenus pêcheurs, batisseurs de nations
La mer fut le ferment d'une histoire recommencée
L'Acadien 11 et son équipage portaient bien son nom.
P.S.: À toutes les familles, que le courage et la force des ancêtres vous accompagnent!
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