CHOEUR LES ÉCHOS D’ARCADIE
Concert du 20 décembre 2007, Église St-Mathieu, Québec
Texte d’ouverture
PARLEZ-MOI DE L’ACADIE
Ah, l’Acadie! Avant de la désabrier pour la r’garder d’un peu plus près, je vais commencer par vous dire bonsoir et merci d’être venu nous entendre la chanter cette chère Acadie.
Concert du 20 décembre 2007, Église St-Mathieu, Québec
Texte d’ouverture
PARLEZ-MOI DE L’ACADIE
Ah, l’Acadie! Avant de la désabrier pour la r’garder d’un peu plus près, je vais commencer par vous dire bonsoir et merci d’être venu nous entendre la chanter cette chère Acadie.
Permettez-moi de me présenter: Marielle Anne, née en plein milieu du golfe, aux Îles de la Madeleine, au Havre Aubert, exactement là où 250 Acadiens ont accosté à la suite de la déportation et après plus de trente ans d’errance, à la recherche d’un coin de terre pour y vivre en paix.
L’été, il m’arrive souvent de me faire demander par des touristes fraîchement arrivés aux Îles, après avoir traversé le Nouveau-Brunswick et l’Île-du-Prince-Édouard : Mais, c’est où l’Acadie?
Pour y répondre, il faut revenir à notre histoire. Juillet 1755, le début d’une tragédie qui a marqué à jamais l’histoire des Acadiens; ils l’ont appelée le Grand Dérangement. Des milliers d’entre eux, qui vivaient paisiblement en Nouvelle-Écosse, ont été déportés vers les colonies anglaises – qui sont devenues aujourd’hui les Etats-Unis-. D’autres ont décidé de s’enfuir, de prendre la mer ou de se cacher dans les bois.
De telle sorte qu’aujourd’hui, des Acadiens se retrouvent, bien sûr, dans les provinces maritimes mais aussi aux États-Unis, notamment en Louisiane, au Québec, le long de la vallée du St-Laurent, à Québec, à Montréal, en Gaspésie et aux Îles d’où certains sont, d’ailleurs, repartis pour aller fonder plusieurs villages de la Côte Nord ou aller gagner leur vie à Kénokami, à Arvida et en Abitibi. Alors, c’est où l’Acadie?
Comme l’a déjà dit Antonine Mallet, l’Acadie est probablement là où vivent les Acadiens...car nous sommes un peuple dans un pays sans frontière...nous sommes plus de trois millions, dont près d’un million au Québec, fiers de notre histoire, de notre identité et de notre appartenance.
Parler de l’Acadie, c’est parler de la mer…
Les poètes font souvent référence à l’âme de marin des Acadiens. Mon grand-père, lui, le disait plutôt à sa façon: il disait que c’était de l’eau salée qui coulait dans nos veines.
Navigateurs, pêcheurs, femmes de marins, la vie des Acadiens s’enroule à la mer. Quand j’étais enfant, le soir venu, ma mère ouvrait la radio pour écouter les bateaux, les capitaines qui se parlaient entre eux. Parfois, on apprenait que certains ne reviendraient pas. Comme le dit si bien Donat Lacroix dans une de ses chansons: pour plusieurs, la mer a eu leur dernière prière.
Parler de l’Acadie, c’est parler de villages, de cantons...
Éparpillés le long des baies, des anses, là où l’on peut sentir le varech et l’air salin venant de la côte; là, où l’on peut encore prendre le temps de faire des palabres sur les quais. Par chez nous, on a accoutumance de dire qu’on a pas l’heure, mais qu’on a le temps.
Parler de l’Acadie, c’est parler de frolic et de musique...
Dans les longues soirées d’hiver, lorsque les baies étaient gelées et que les gréements de pêche étaient ramassés, on veillait en Acadie. La musique, particulièrement le violon, a fait et fait encore partie de la vie du peuple acadien. Il a bercé nos ancêtres, les a fait danser et chanter leurs peines comme leurs joies.
Pour les fêtes de fin d’année, on gréyait un arbre de Noël, on préparait de la mageaille en quantité: du fricot, du chiard, pour certains, du quiaude, des poutines râpées, des ployes, du cipaille ou du pot-en-pot pour d’autres, dépendamment de son petit coin d’Acadie. Puis on sortait le violon et souvent aussi la bagosse.
Parler de l’Acadie, c’est parler d’Évangeline et de Gabriel...
C’est d’abord un poème, bien sûr, mais maints acadiens le considèrent comme vrai tellement il est près de ce que leurs ancêtres ont vécu et tellement il représente le courage et l’espoir d’un peuple.
Parler de l’Acadie, c’est parler de foi...
Les Acadiens ont une dévotion particulière à la Vierge. Les ancêtres ont toujours considéré que leur survie, leur retour d’exil ou leur retour de la mer lorsque surpris par de grosses tempêtes, étaient un miracle, qu’ils attribuaient à la Vierge Marie. Les Acadiens l’ont intégrée dans leurs symboles les plus chers.
Le drapeau acadien, que vous voyez en fond de scène, un tricolore orné de l’étoile jaune qui représente l'Assomption, patronne des Acadiens, mais, en même temps, l'étoile de la mer qui guide le marin.
Et l’hymne national acadien: l’Ave Maris Stella, un salut à la Vierge.
Il est maintenant temps de prendre nos compas et de mettre le cap sur l’Acadie. Mesdames et Messieurs, je vous souhaite une très belle soirée avec le chœur Les Échos d’Arcadie. Merci.
Préparé par: Marielle Anne
7 commentaires:
Nous avons assisté à votre concert de Noël hier et nous avons été surpris et en même temps éblouis par votre performance.
Vous avez su nous charmer dès le début par une leçon d'histoire si bien racontée et par un très bel assortiment de chansons acadiennes entremêlées de chansons de Noël exécutées de façon impeccable.
Vous avez su nous quitter, on pourrait dire sur une bonne note, par un medley de chansons de circonstance, pleines d'entrain, qui vous auront valu quelques " standing ovations ". Bravo! Vous le méritiez bien.
Une mention " spéciale " à la jeune Isabelle Cormier, violoniste, pour sa précieuse participation à ce concert. Elle s'est exécutée comme une vraie professionnelle.
Deux autres mentions, une à Jeannot Turcotte, votre pianiste, qui ne manque pas de talent, et finalement, une autre à votre directrice de chorale, Élisabeth Loiselle, qui ne manque pas de talent, elle non plus, et qui se démarque par son intérêt senti pour la chorale et son enthousiasme communicatif. En fait, vous êtes entourés de talents qui vous font encore mieux paraître.
Une fois de plus " bravo " et merci pour cette belle SOIRÉE.
Yvon et Mimi Bouchard
Bravo pour la prestation de votre chorale le 20 décembre dernier. Le concert a été bien apprécié par la foule nombreuse qui était présente. Vous formez un beau groupe talentueux et vous obtenez le résultat de votre travail assidu. Félicitations, Joyeuses Fêtes à tous les membres de votre chorale et bon succès dans vos activités à venir.
Jacques Gaudet
Président
Coalition des organisations acadiennes du Québec
Quel délice que ce beau concert du 20 décembre. Bravo! C'est apaisant et interpellant.
Paul Lortie
Chère Marielle Anne,
Félicitations pour cette oeuvre empreinte de tout ce que tu es: forte, aimante, enracinée, libre, engagée, passionnée.
Et ton si beau texte sur l'Acadie, je l'ai relu avec émotion, comme une non-acadienne qui vient pourtant, elle aussi, d'un peuple qui a beaucoup souffert.
CHAPEAU!
J'attends la suite!
MA pour Anne
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