dimanche 3 juillet 2011

Au fil des côtes bretonnes et normandes: Le Finistère (4 de 14)

Douarnenez…encore aujourd’hui, cette cité garde la réputation d’un grand port sardinier. C’est que la sardine a marqué la vie économique, politique et sociale de la cité. C’est de là que nous découvrirons le Finistère sud : Locronan, La pointe du Raz, La Baie des Trépassées et la Pointe de Van. 
Malou, notre hôte, avec son parler local sonore et savoureux, au breton du terroir, nous a partagé, avec tant de générosité, l’histoire de sa ville. Elle nous rappelle que dans la seconde moitié du XIXe siècle, Douarnenez compte 5 000 pêcheurs de sardines et jusqu’à quarante-deux conserveries.  Pendant que les hommes sont en mer, les femmes travaillent à l’usine. Les conditions de travail sont très dures.  De nombreuses luttes sociales sont ainsi nées dans les conserveries et menées par des femmes.  Les Douarnenistes aiment leur réputation de turbulence et d'audace, qu'ils fondent sur leur histoire : ville rouge, communiste dans les années vingt, première ville en France à élire une femme au sein de son conseil municipal et ce, vingt ans avant que ne leur soit accordé  le droit de vote. Les Douarnenistes ont aussi conservé une part de leur âme festive; chaque année, ils célèbrent le Mardi-Gras comme chez-nous dans le temps. Leur devise reste : «Dalc'h Mad - Tiens Bon - » et leur surnom «têtes de sardine». Pas vraiment surprenant!


Cap Sizun, à l’extrémité du Finistère, est un cap rocheux de 72 mètres, en forme de proue, s’avançant dans la mer d’Iroise: c'est un des lieux les plus emblématiques des côtes  granitiques de la Bretagne. Il est classé «Grand site de France». Les lieux les plus connus sont la Pointe du Raz, la Pointe du Van, et, entre ces deux pointes, la Baie des Trépassées. Paysages majestueux et sauvages, paysages de bout du monde, qui imposent le respect et le silence face à la grandeur et à la force de la nature.
«Là sur ce rocher sauvage quand le soleil plonge à l’Occident, lorsque la mer s’élève, gronde, annonce une tempête : esprits sublimes, philosophes profonds, poètes exaltés, venez méditer en silence!»
http://www.la-pointe-du-raz.com/


Locronan, une petite commune de 800 habitants, est classée au titre des «Monuments Historiques» en plus d’être labellisée «Petite Cité de Caractère de Bretagne». et «Plus beau village de France». Elle mérite le détour.
Son nom lui vient de l'ermite Ronan, moine venu d'Irlande au VIe siècle. Elle connaît une certaine prospérité au XIIIe siècle, grâce aux ducs de Bretagne qui vouent une grande dévotion à St Ronan, héritier du culte païen de la fécondité. Mais c’est à partir du XVe siècle avec le commerce de la toile, du lin et du chanvre que la ville connaît une grande prospérité. Les toiles de Locronan voguent alors sur tous les océans. La fin de la navigation à voile et le début de l'industrialisation touchent l'économie de Locronan et le déclin s’amorce. Ce n'est que vers la seconde moitié du XXe que la petite cité médiévale renaît. Cadre idéal pour les tournages cinématographiques, films ou courts-métrages sont tournés aujourd'hui dans ce petit village médiéval , blotti contre le flanc de sa montagne. Locronan dresse fièrement ses maisons de granit gris bleuté au pied de la tour carrée de son église.

Guimiliau, dans le Finistère Nord est, dit-on, le plus imposant enclos paroissial de la Bretagne. Nous avons donc choisi d’y faire un arrêt avant de poursuivre sur les Côtes d’Armor. Et nous sommes arrivées au moment de la récolte des premiers artichauts; c’était jour de fête à Guimiliau et partout dans le village, on servait des artichauts évidemment. 
Mais qu’est-ce qu’un enclos paroissial? C’est un ensemble architectural typiquement breton. Situé au centre du bourg, il est considéré comme sacré par les bretons et est constitué de quatre éléments indissociables : l'entrée monumentale, le calvaire, l'ossuaire et l'église (parfois entourée du cimetière). L'existence des enclos paroissiaux est liée à une histoire : celle de la prospérité économique de la Bretagne aux XVIème et XVIIème siècles. Le calvaire de Guimiliau compte deux cents personnages, représentant différentes scènes de la vie du Christ dont plusieurs en costumes d'époque. 
 

Diaporama 

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