dimanche 3 juillet 2011

Au fil des côtes bretonnes et normandes: La Manche (7 de 14)

La Manche, c’est un bras de mer qui sépare la Grande-Bretagne de la France et aussi un département de la Basse-Normandie. Cette région dont trois de ses façades sont baignées par la mer présente des paysages fortement maritimes : dunes de sable, grèves, galets, havres, baies, phares, port de pêche font partie du décor. Plus loin des côtes, le bocage normand avec ses prairies, ses vallées, ses champs de culture, ses vergers,  ses grandes haies, ses chevaux, ses vaches et ses moutons offre un panorama verdoyant et odorant tout en douceur et en couleurs. La population est fortement rurale regroupée en hameaux, bourgs et petites cités. Nous explorerons la côte d’Avranches à Grandville, le Val de Saire et bien sûr le Mont St-Michel.

D’Avranches à Grandville, les paysages de bord de mer ressemblent beaucoup à ceux de mon enfance : buttereaux de sable, plages et mer. Sauf, lorsqu’on marche sur la plage en direction sud, on aperçoit alors, l’ombre de la merveille : le Mont Saint-Michel. C’est une belle façon de le découvrir : par les petits, comme disent les Madelinots. L’ébahissement passé, nous avons longé la mer, direction nord, pour y découvrir une panoplie de petits villages côtiers et ce, jusqu’à Grandville. Dans cette petite cité maritime et portuaire, nous voulions, surtout en connaître davantage sur l’histoire des terre-neuviers, ces bateaux qui partaient, au XVIe siècle, pour venir pêcher sur les grands bancs de Terre-Neuve. Et ce fut une belle découverte; le Marité, dernier terre-neuvier en bois, qui s’est fait refaire une beauté avant de se promener de port en port dans la Manche pour raconter cette belle aventure, était amarré au quai de Grandville. Combien de Québécois descendent de ces Terre-neuvas -ces hommes qui embarquaient sur ces grands morutiers- qui ne sont jamais rentrés chez eux après la campagne de pêche. À entendre les personnes âgées au quai, ils y en auraient plusieurs. Ils étaient des milliers à partir au mois de mars et plusieurs d’entre eux étaient débarqués sur des grèves pour y faire la pêche. Les morutiers repartaient chargés de morue séchée mais les hommes -les graviers- devaient rentrer par les bateaux de transport. Certains choisissaient de ne plus revenir. Avec le déclin de la pêche à la morue, Grandville s’est transformée en station balnéaire et touristique. Mais, cette cité demeure quand même le premier port coquillier de France. On y trouve de tout en matière de coquillages : bulots, moules, bigorneaux,  saint-jacques, etc.


Mont St-Michel... Les Normands et les Bretons citent volontiers un vieux dicton : « Le Couesnon a fait folie et a mis le Mont en Normandie. Quand le Couesnon aura retrouvé la raison, le Mont redeviendra breton». Le Couesnon, c’est le fleuve dont l’embouchure est située dans la Baie St-Michel; une sorte de frontière naturelle entre la Bretagne et la Normandie.
Merveille de l'Occident, le Mont Saint-Michel se dresse au cœur d'une immense baie envahie par les plus grandes marées d'Europe. Inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco,  ce lieu est le deuxième site le plus fréquenté en France. Le Mont St-Michel, c’est dix siècles d’histoires. Nous nous y rendrons avec, en tête, cette phrase de notre hôte : «ah, si les pierres pouvaient parler»!


Aucun commentaire: