samedi 26 janvier 2008

Les violons d'Acadie



Hivers ont passé
Aux violons d'Acadie
Âme d'acadien
Pour toujours se souvient
D'histoires d'hier pardonnées



Note: Un tanka est un poème à 31 syllables: un tercet à 5-7-5 syllabes et un distique à 7-7 syllabes-

vendredi 25 janvier 2008

Émy, la chatonne de Sharly


Ronronne, belle Émy
Si au vent, tu fuies
Au soleil, tu jouies
Et tu es toujours aussi jolie
Endormie sur mon lit
Je le sais... tu t'ennuies
Si depuis longtemps, je suis partie
De câlins, tu me remplis
Quand je reviens la nuit.


Qu’est-il advenu du capitaine?




Qu’est-il advenu du capitaine ?
Qui vécu sa tendre enfance
Entourée de soleil et de mer
Avec toute l’insouciance
De sa jeune vie d’insulaire.

En la vie, a-t-elle toujours la confiance
Que lui inculquait son père
Lorsque gambadant en cadence
Il lui apprenait à être fière.


 




Qu’est-il advenu du capitaine?
Pleine de rêves et d’espoir
Au regard scrutant l’horizon
Qui s’imprégnait lorsque tombait le soir
Du son de la vague rythmé par les saisons.

A-t-elle répondu à l’appel du grand large
Qui la poussait tant à appareiller pour un grand voyage
A-t-elle accosté sur la grande terre
Comme le lui répétait si souvent son grand père.


Qu’est-il advenu du capitaine?
Quittant son île
Pour voguer sur la mer de la vie
Combien de fois a-t-elle dû manier le fil
Pour réparer sa voilure un peu meurtrie
Par le frisson de quelques brises
Quand elle ne savait lâcher prise.

Qu’est-il advenu du capitaine?

Qui a vu naître le moussaillon
Et l’embarqua sur son pont
Combien de fois lui-a-t-il servi de phare dans la nuit
Tellement l’essentiel apparaissait dans ses yeux à lui
Pour le protéger, elle eût donné sa vie
Quand le typhon les surpris.

Qu’est-il advenu du capitaine?


à suivre....

samedi 19 janvier 2008

En pays acadien

Des Schumpf aux Jomphe
Une longue route qui mène de l’Allemagne au pays des acadiens


C’est en 1778 que Christian Schumpf, soldat dans l’armée allemande, arrive en Amérique. Il vient aider l’armée britannique à contrer la rébellion des treize colonies anglaises. Né en 1753 à Enkirk, en Allemagne, il était le fils de Jakob Werner Schumf et de Anna Catharina Hustein.


La guerre terminée, il s'installe, en qualité de tailleur, d'abord à Pointe de Lévis, aujourd’hui Lauzon, puis à Québec. C’est à Pointe de Lévis qu’il rencontra Marie Monique Samson, qu’il épousera, en janvier de l’an 1791, devant le ministre anglican David Francis DeMontmollin. Il avait alors quarante et un an et elle vingt et un. Sa langue maternelle était l’allemand, il avait une connaissance rudimentaire du français et de l’anglais alors qu’elle parlait le français. Mais pire encore, il était protestant et elle catholique. On peut facilement imaginer le cran qu’il fallut à Marie Monique pour épouser son soldat allemand.


C’est que le clergé se rendait bien compte que leurs bons canadiens français catholiques vivaient désormais à côté d'une population protestante; il craignait que cette promiscuité puisse contaminer leur foi. Qui plus est, comme ces étrangers logeaient souvent chez les habitants, il redoutait les mariages mixtes: « les canadiennes françaises s'amourachent facilement des habits rouges et plusieurs, dépassant la simple amourette, recherchent le mariage, même devant le ministre protestant.» Cette situation pose un problème aux autorités religieuses. Elles soumettent alors la question aux théologiens de la Sorbonne, à Paris, qui répondent que les mariages des canadiennes catholiques avec des anglais protestants sont illicites mais valides. Mais les évêques continuent d’interdire sévèrement de telles unions, probablement sous la menace des feux éternels de l’enfer.


De ce mariage, naîtra dix enfants dont huit survivront. Quinze ans plus tard, quand Marie Monique Samson Schumpf décéda, à l’âge de 36 ans, elle laissait une famille dont l'aînée, Mérance, avait 13 ans et le bébé Claude Etienne tout juste un an et demi. D'autre part, le père, Christian, avait 56 ans, un âge avancé dans ce temps-là; pour subvenir aux besoins de sa famille, il devait travailler du matin au soir à son métier de tailleur. Christian Schumpf se voit donc dans l’obligation de placer, comme c’était coutume à l’époque, quelques uns de ses enfants.


Dans ces années, les adoptions prenaient souvent la forme d’engagement devant notaire. Selon ces contrats, le père adoptif promettait d’élever l’enfant dans la religion catholique, de l’instruire comme son propre fils, de lui apprendre à gagner sa vie, de le nourrir, de le loger, de l’habiller, de le reprendre et le corriger, si nécessaire ainsi que de l’établir aussi avantageusement que ses propres enfants, s’il en était satisfait. L’enfant, par ailleurs, devait travailler pour le profit et l’avantage de son maître jusqu’à ce qu’il ait atteint l’âge de vingt-et-un an.


En 1807, Christian Schumpf passe donc des contrats devant le notaire Pierre Laforce
de Québec pour envoyer trois de ses enfants aux Iles de la Madeleine. Le premier concerne Claude Étienne Schumpf, deux ans et demi, et Jacques Cyr. Le second met en cause Laurent Schumpf, trois ans et dix mois, et Simon Bourgeois. Et le dernier lie Jean Schumpf, dix ans et trois mois, et François Vigneault.


Mais comment ces enfants sont-ils arrivés aux Îles? L’aéroplane n’était pas encore là et c’est beaucoup plus tard qu’apparaîtront le traversier « Madeleine» et le bateau de croisière « Le Vacancier».
Cependant, les voyages en goélettes, entre les Îles et Québec, étaient réguliers à la fin de la saison de pêche. Les insulaires venaient à Québec pour vendre leur poisson et acheter leurs provisions pour l’hiver. Il est donc très plausible qu'au cours d'un de ces voyages, Simon Bourgeois, jeune marié sans enfants, ramène ces trois enfants Schumpf aux Îles.
C’est ainsi que les Schumpf grandirent en pays acadien, au Havre-aux-Maisons et au Havre Aubert. Avec le temps et probablement les difficultés de lecture et d’écriture d’alors, le nom de Schumpf se transforma en Jumpf et finalement en Jomphe.

Claude Étienne et Laurent eurent une importante descendance en pays acadien. Frédéric, fils de Laurent, comme d’autres madelinots l’avaient fait avant quitte sa terre d’adoption pour aller s’établir à la Pointe-aux-Esquimaux, devenue en 1924, Havre-St-Pierre. Ces deux frères sont à l’origine de tous ceux qui portent le patronyme Jomphe. Quant à Jean, il se dirigea vers Chéticamp, en Nouvelle-Écosse, un autre lieu où les madelinots allaient gagner leur vie. Le nom de famille devient alors Shomphe. Et lorsqu’un de ses fils s’installa à Terre-Neuve, le nom reprit sa forme originale de Schumpft.

Et c’est ainsi que les Schumpf, devenu Jomphe, prirent racines en pays acadien.


Note de la blogeuse:

À Colette des Échos d'Arcadie...pour mieux connaître tes origines

Source: Données tirées de la généalogie des Jomphe.

samedi 12 janvier 2008

Haiku: Pêcheurs de coques


Au crépuscule

Pêcheurs louangent la mer

Si nourricière

P.S.: Un haiku est un tercet à 17 syllabes: 5-7-5.

Charles à Auguste allait aux glaces



C’était le mois de mars. Et comme chaque mois de mars, Charles à Auguste guettait le débarris dans le fond de la dune. Il avait entendu dire par Fred à Philippe que la mouvée de loups-marins était au large du Corps mort. Alors, il espérait bien que le vent prenne du bon bord pour que les loups-marins s’approchent de la terre.

Pêcheur et chasseur de loups-marins, c’était son métier. Il l’avait appris de son père Auguste qui, lui, l’avait appris de son père Charles qu’on surnommait Cari. « Dur métier» rappelait-il souvent. Mais dès que l’hiver tirait à sa fin, pour lui, c’était le temps d’aller aux glaces. C’était une tradition mais c’était surtout un moyen de faire de la gagne en attendant de r’prendre la pêche avec l’arrivée du hareng.

Chaque soir, avant d’aller se coucher, Charles à Auguste sortait dehors pour voir le temps. Il examinait le ciel, la lune et les étoiles, s’il y en avait, r’gardait la mer et sentait le vent. Il n’avait pas fréquenté les écoles sur la grand’terre, pas plus qu’il n’avait de diplôme de météorologues. Mais, il pouvait prévoir exactement le temps du lendemain. Il disait qu’il avait appris tout ça des vieux et de la nature. « Quand, de la barre du jour à la tombée de la nuit, t’es sur un botte de pêche, avec à peu près rien à part un compas et des lignes pour mesure la profondeur des fonds, t’as du temps pour r’garder et jongler.» Toujours est-il, qu’une soirée du mois de mars, Charles à Auguste rentra dans la maison et dit: « le vent va râler au suête, ça va être bon pour les glaces demain».

Tôt le lendemain matin, toute la famille se lève. Chacun fait ce qu’il doit faire avant le départ, sans un mot autre que pour les nécessités... C’est qu’on connaît le danger des glaces; plusieurs y ont passé des nuits sur la banquise en dérive avant d’être retrouvé, d’autres y ont rendu l’âme. S’il fallait qu’ils ne reviennent pas. Nul besoin de paroles: comme si le dire pouvait faire arriver le malheur. Alors, en attendant que les hommes arrivent, on prépare les victuailles et Charles à Auguste, lui, s’assure que tous ses gréements sont dans le canot.

C’est ainsi qu’à l’aurore, l’escouade de six chasseurs prend la route avec le canot, tout en badgeulant. Une fois arrivés au goulet, les hommes s’arrêtent, scrutent la mer de glace à la recherche de la mouvée. Charles à Auguste crie: « faut virer à l’est du côté de Île d’Entrée, y a fait une brise toute la nuit, la mouvée est par là». Et l’escouade repart. Les hommes marchent et marchent encore sur les glaces flottantes tout en halant leur canot. Ici et là, ils guettent les saignées et les glaces, couvertes de salanges, qui dérivent avec le vent. Ils avancent péniblement mais aucun ne se plaint. C’est que les hommes, pour plusieurs, acadiens de la lignée du grand Dérangement, sont aguerris à la mer et au dur labeur. « La peur, on a pas le temps de se bâdrer de ça quand il faut mettre du pain sur la table et du thé dans la théière.» Soudain, l’un deux hurle: « Dans le canot.» Et les hommes sautent dedans, avant de tomber dans la saignée, c’est la seule façon de sauver sa vie. Les hardes toutes embeurvées, Charles à Auguste dira encore: « Dur métier.»


À terre, on s’inquiète. Les femmes et les enfants vont d’un châssis à l’autre. On met le nez à la porte et on voit bien que le temps se renfordit. Vont-ils être capables de revenir à terre avant la nuit? On s’inquiète, on prie, on implore la Vierge, « c’est tout ce qu’il reste à faire », disent les femmes. La vieille Philomène, elle, qui en a vu d’autres quand Auguste allait aux glaces marmonne: « Courage, courage, rappelez-vous d’où on vient..., c’est pas notre première tempête.»

Au large, les hommes arrivent à la mouvée. Ils chargent le canot tout en guettant le courant et la dérive des glaces. « Il faut pas perdre de vue les Îles et prendre le golfe parce que là, on est fini», dira Charles à Auguste. La noirceur est à veille de tomber lorsque la chasse se termine. Le canot lourdement chargé de peaux de loups marins, les hommes affrontent, de nouveau, les glaces et reprennent la longue route du retour. Ce soir là, en arrivant à la maison, Charles à Auguste sortit du canot un petit loup-marin car sa petite fille voulait voir un bébé loup-marin......

Note de la blogeuse:

Depuis le début des années 80, la chasse au phoque fait l’objet d’une grande campagne de la part des animalistes, au coffre bien garni, ce qui eu pour conséquence de fermer la plupart des marchés. Les chasseurs ne pouvant plus écouler leurs peaux de phoques ont donc dû diminuer, de façon significative, leurs activités de chasse. Depuis, la taille du troupeau a considérablement augmenté et fait craindre des effets importants sur les stocks de poissons dont les phoques se nourrissent. Pendant ce temps, on tente de développer une industrie touristique de l’observation des blanchons sur la banquise. La prochaine histoire pourra peut-être commencer par....C’était le mois de mars. Comme chaque mois de mars, les japonais débarquaient sur la banquise......pendant que les insulaires ne pouvaient quitter leur île....les vols quotidiens avec le continent étant réservés pour les touristes....

Pour se rappeler une facette de la vie de Charles à Auguste, heureusement qu’il reste pour la petite fille qui voulait voir un bébé loup marin, une vieille complainte à écouter :


C’est vers la fin de mars ou à peu près ce temps
De l’an 1911 dans le cours du printemps
Que nous venons d’apprendre le récit malheureux
D’un père, son fils, son gendre et trois autres avec eux

Le matin on s’empresse, on se lève de bonne heure
On marche à grande vitesse, au devant du malheur
On s’en va sur les glaces marchant, marchant toujours
Marchant sans qu’on se lasse, jusqu’au milieu du jour

Ce n’est que vers trois heures qu’on trouve les loups marins
On se charge à mesure pour rebrousser chemin
Mais le vent du contraire qui souffle avec fureur
Entraîne loin de la terre nos malheureux chasseurs

Ainsi la nuit se passe et on attend encore
Le lendemain se passe et l’on attend toujours
Mais la mer gourmande les tient tous dans son sein
C’est pour nous faire comprendre, que sur la terre on est rien
Quelle nouvelle navrante il fallait apporter
Quelle nouvelle déchirante pour toute la parenté
Les femmes s’évanouissent et ploient sous la douleur
L’esprit, le coeur se brisent, à quoi sert le bonheur
Avant que je finisse, il faut vous raconter
Le nom de tous les six, que la mer vient d’appeler
Il y a Daniel Lebel, son fils, son gendre, son neveu
Philias à Arsène ainsi que son fillieu


La complainte des Lebel -Nelson P. Arsenault
Popularisée par Georges Langford

Charles à Auguste






Dans les années 40, Charles à Auguste avec son boeuf

et sa traîne en face du palais de justice de Havre Aubert.

On disait alors, qu'il était en cadillac.

dimanche 6 janvier 2008

Viens voir l'Acadie!

















Viens voir l'Acadie, viens voir le pays, le pays qui m'enchante.....
Je te le dis, je te le chante, je te le crie, je te le montre.....

Parlez-moi de l'Acadie


CHOEUR LES ÉCHOS D’ARCADIE
Concert du 20 décembre 2007, Église St-Mathieu, Québec
Texte d’ouverture
PARLEZ-MOI DE L’ACADIE

Ah, l’Acadie! Avant de la désabrier pour la r’garder d’un peu plus près, je vais commencer par vous dire bonsoir et merci d’être venu nous entendre la chanter cette chère Acadie.


Permettez-moi de me présenter: Marielle Anne, née en plein milieu du golfe, aux Îles de la Madeleine, au Havre Aubert, exactement là où 250 Acadiens ont accosté à la suite de la déportation et après plus de trente ans d’errance, à la recherche d’un coin de terre pour y vivre en paix.


L’été, il m’arrive souvent de me faire demander par des touristes fraîchement arrivés aux Îles, après avoir traversé le Nouveau-Brunswick et l’Île-du-Prince-Édouard : Mais, c’est où l’Acadie?


Pour y répondre, il faut revenir à notre histoire. Juillet 1755, le début d’une tragédie qui a marqué à jamais l’histoire des Acadiens; ils l’ont appelée le Grand Dérangement. Des milliers d’entre eux, qui vivaient paisiblement en Nouvelle-Écosse, ont été déportés vers les colonies anglaises – qui sont devenues aujourd’hui les Etats-Unis-. D’autres ont décidé de s’enfuir, de prendre la mer ou de se cacher dans les bois.


De telle sorte qu’aujourd’hui, des Acadiens se retrouvent, bien sûr, dans les provinces maritimes mais aussi aux États-Unis, notamment en Louisiane, au Québec, le long de la vallée du St-Laurent, à Québec, à Montréal, en Gaspésie et aux Îles d’où certains sont, d’ailleurs, repartis pour aller fonder plusieurs villages de la Côte Nord ou aller gagner leur vie à Kénokami, à Arvida et en Abitibi. Alors, c’est où l’Acadie?


Comme l’a déjà dit Antonine Mallet, l’Acadie est probablement là où vivent les Acadiens...car nous sommes un peuple dans un pays sans frontière...nous sommes plus de trois millions, dont près d’un million au Québec, fiers de notre histoire, de notre identité et de notre appartenance.


Parler de l’Acadie, c’est parler de la mer…


Les poètes font souvent référence à l’âme de marin des Acadiens. Mon grand-père, lui, le disait plutôt à sa façon: il disait que c’était de l’eau salée qui coulait dans nos veines.


Navigateurs, pêcheurs, femmes de marins, la vie des Acadiens s’enroule à la mer. Quand j’étais enfant, le soir venu, ma mère ouvrait la radio pour écouter les bateaux, les capitaines qui se parlaient entre eux. Parfois, on apprenait que certains ne reviendraient pas. Comme le dit si bien Donat Lacroix dans une de ses chansons: pour plusieurs, la mer a eu leur dernière prière.


Parler de l’Acadie, c’est parler de villages, de cantons...


Éparpillés le long des baies, des anses, là où l’on peut sentir le varech et l’air salin venant de la côte; là, où l’on peut encore prendre le temps de faire des palabres sur les quais. Par chez nous, on a accoutumance de dire qu’on a pas l’heure, mais qu’on a le temps.


Parler de l’Acadie, c’est parler de frolic et de musique...


Dans les longues soirées d’hiver, lorsque les baies étaient gelées et que les gréements de pêche étaient ramassés, on veillait en Acadie. La musique, particulièrement le violon, a fait et fait encore partie de la vie du peuple acadien. Il a bercé nos ancêtres, les a fait danser et chanter leurs peines comme leurs joies.


Pour les fêtes de fin d’année, on gréyait un arbre de Noël, on préparait de la mageaille en quantité: du fricot, du chiard, pour certains, du quiaude, des poutines râpées, des ployes, du cipaille ou du pot-en-pot pour d’autres, dépendamment de son petit coin d’Acadie. Puis on sortait le violon et souvent aussi la bagosse.


Parler de l’Acadie, c’est parler d’Évangeline et de Gabriel...


C’est d’abord un poème, bien sûr, mais maints acadiens le considèrent comme vrai tellement il est près de ce que leurs ancêtres ont vécu et tellement il représente le courage et l’espoir d’un peuple.
Parler de l’Acadie, c’est parler de foi...


Les Acadiens ont une dévotion particulière à la Vierge. Les ancêtres ont toujours considéré que leur survie, leur retour d’exil ou leur retour de la mer lorsque surpris par de grosses tempêtes, étaient un miracle, qu’ils attribuaient à la Vierge Marie. Les Acadiens l’ont intégrée dans leurs symboles les plus chers.


Le drapeau acadien, que vous voyez en fond de scène, un tricolore orné de l’étoile jaune qui représente l'Assomption, patronne des Acadiens, mais, en même temps, l'étoile de la mer qui guide le marin.


Et l’hymne national acadien: l’Ave Maris Stella, un salut à la Vierge.
Il est maintenant temps de prendre nos compas et de mettre le cap sur l’Acadie. Mesdames et Messieurs, je vous souhaite une très belle soirée avec le chœur Les Échos d’Arcadie. Merci.

Préparé par: Marielle Anne

samedi 5 janvier 2008

Éloge à la beauté du monde et de la vie!


J’ai frissonné à la danse des Gitans du Sud de l’Espagne, une nuit sans lune.
J’ai ressenti la peur au plus profond de mon âme dans la pauvreté des bidonvilles de Caracas.
J’ai pris conscience de la fragilité et de la force de la vie dans les îles volcaniques polynésiennes.
J’ai pleuré au son mélancolique des guitares des cowboys dans les déserts californiens.
J’ai maudi la mondialisation en entrant à Tijuana au Mexique.
J'ai goûté à la pluie des rainforest de l'Amérique centrale.
J'ai monté ma tente dans les Rocheuses, au Cap Breton et à Forillon.
J’ai navigué maintes fois sur le golfe pour retrouver mon île, havre de paix.
J’ai prié avec les Moines, médité avec Boudha et cherché mon Dieu dans la tourmente.
J’ai protégé ma mouissaillonne dans la tempête, car pour elle j’eue donné ma vie.
J’ai connu la plénitude de l’Amour et la douleur de l’abandon.
J’ai réalisé des dizaines de projets avec la passion qui m’habite.
J'ai appris à respecter la nature en l'observant de près.
J'ai côtoyé des êtres humains de cultures différentes qui m'ont rendu meilleure.
Et je me suis émerveillée devant tant de beautés en ce monde: une mer en furie, un coucher de soleil, un sous-bois, un volcan en activité, une fleur qui s'ouvre, un enfant qui sourit, un violon qui se fait entendre...